[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] “when we first met” Cela fait quelques semaines que je suis arrivé à Biarritz avec Milla. J’ai réussi à lui trouver un établissement scolaire qui voulait bien d’elle. Elle me dit que ça va, ça se passe bien. J’essaie de la croire. C’est parfois difficile d’être différent des autres. Les autres sont souvent bêtes et ne voient pas la véritable beauté des gens. De plus, Milla est belle sur tous les points de ce qu’elle est. En attendant, moi, je gratte. Je gratte sur une feuille de papier des mots qui n’ont pas véritablement de cohérence entre eux. Mon idée de roman est claire, pourtant, je ne parviens pas à écrire le moindre mot. Milla l’a vu. Elle me voit dans mes pensées, parce qu’elles sont accaparées par mon incapacité à écrire une phrase qui tienne debout. Elle m’a dit de sortir, d’aller faire un tour, de voir quelque chose qui pourrait m’inspirer. Et je crois qu’elle a raison. J’ai regardé sur Internet, mais je n’ai pas trouvé mon bonheur. Ma fille m’a dit d’aller à l’agence Castello. C’est une agence de tourisme, elle passe devant quand elle va au lycée toute seule et elle m’a dit que le personnel avait l’air accueillant. Quelques fois, Milla s’autorise à regarder la vitrine où il y a des annonces sur les prochains événements. Elle m’a déjà parlé de quelques-uns, mais je pense qu’elle devrait y aller avec ses amis, ça lui permettrait de les connaître en dehors du cadre scolaire.

Alors ce matin, je me décide à aller à cette fameuse agence Castello pour aller voir ce qu’on me propose. Les louanges de Milla sur ce lieu ont eu raison de moi. De toute façon, autant aller chercher des informations auprès de ceux qui s’y connaissent, ça m’évitera de perdre du temps entre toutes les propositions qui ne sont pas mises à jour sur le net. Milla semblait heureuse d’aller au lycée ce matin, je suis content que ça se passe bien. Du moins, elle me fait penser que ça se passe bien et je l’espère vraiment. J’ai souvent tendance à voir le mauvais dans les gens. J’ai trop souvent vu le bon sans m’occuper du mauvais et ça m’est revenu en pleine face plus tard. Je gare la voiture devant le lycée et je mets le frein à main. Milla m’annonce qu’elle va y aller. Je lui demande de faire attention. Je sais qu’elle fait toujours attention, mais je lui rappelle. Je continue mon discours en lui disant que si elle a le moindre problème, elle m’appelle. Je suis là pour elle. J’ai toujours été là pour elle. C’est important pour moi d’être ce super papa à ses yeux. Elle m’embrasse sur la joue et quitte le véhicule. Je reste quelques instants à la regarder s’en aller. Elle retrouve deux personnes à l’entrée de l’établissement, elles discutent avec eux. C’est un garçon et une fille. Leurs sourires sur leurs visages me montrent que tout va bien et que je peux partir l’esprit tranquille. J’enlève le frein à main et je pars à la recherche de l’agence Castello. Milla m’a brièvement indiqué le chemin à prendre pour y aller. Je finis par trouver l’endroit. Je me gare un peu plus loin, où il y a de la place. Je sors de la voiture et je m’avance vers la boutique. Devant, je m’arrête pour regarder les affiches, celles que Milla a aussi vues. Je souris. Ça a l’air sympa tout ça, il faut que je me renseigne. Alors, j’entre dans l’agence.

— Bonjour.
 

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] “when we first met” Je suis plutôt du genre à me renseigner sur Internet et à me pointer à un événement en espérant que ça se passe bien. J’étais souvent accompagné de Térésa. Térésa, elle avait toujours la démarche bien assurée, même si elle était un peu stressée. Elle était belle, elle… Non, il faut que j’arrête de tout ramené à mon ex-femme. Bien sûr, je préférais quand c’était elle qui prenait les devants dans les différentes soirées où on allait, quand on sortait tous les deux, mais maintenant, c’est à moi de le faire. Au final, quand j’y pense, j’ai été trop souvent dans l’ombre de Térésa. Mes amis s’en amusaient. Ils disaient que je n’étais pas un vrai homme, un vrai mari. Je ne vois pas en quoi laisser la première place à sa femme fait de nous un mauvais mari. J’étais tout de même là pour la protéger, pour faire attention à elle. Peut-être qu’ils n’avaient pas tous torts. Elle aurait peut-être voulu autre chose d’autre de moi et cette autre chose, elle a été le chercher chez quelqu’un d’autre. Bien que cette découverte date de bientôt un an, je crois, j’ai dû mal à m’en remettre, malgré ce que j’essaie de dire à tout le monde. C’est en partie pour ça que je suis parti de ma ville natale, pour mieux oublier.

C’est courageux, mais pas forcément téméraire que j’entre dans l’agence. Il n’y a personne pour m’accueillir. Il a fallu que je tombe sur le moment où tout le monde est occupé. Je salue l’espace vide, dans l’espoir que quelqu’un arrive à ma rescousse. Si dans quelques secondes, personne n’est là, je repartirais. Je ne dirai même pas à Milla que je suis venu ici, elle semble plus d’adhérer à ce lieu et elle serait déçue de savoir que la politesse n’est pas au rendez-vous. J’entends des pas et rapidement, je ne reste plus seule longtemps. Une jolie brune arrive, les cheveux attachés, un air si sérieux sur son visage, mais un large sourire qui est capable de mettre en confiance dès les premières secondes. Et sa voix. Je ne saurais dire quoi que ce soit sur sa voix, à part dire qu’elle est tendre et elle fait plaisir à entendre en cette matinée. Je me perds quelques instants à la regarder et j’entends à peine sa réponse. Son « pour vous » percute mon esprit et je souris un peu plus intensément.

— Oui, je pense que vous pouvez m’aider.

Certes. Elle peut m’aider, c’est une employée de l’agence, c’est son travail de m’aider. Mais qu’est-ce que je eu réellement ? Le silence que j’instaure pour le temps de ma réflexion me semble devenir insoutenable pour elle et moi, alors je reprends la parole, en me grattant l’arrière du crâne.

— Je cherche quelque chose à faire en ville, expliqué-je nerveusement. Voilà, j’aimerais prendre l’air, m’aérer l’esprit. Mais je n’ai pas vraiment trouvé mon bonheur sur Internet, tout n’est pas à jour, certains événements sont datés de l’année dernière. Donc je me tourne vers vous.

Pourquoi elle me rend si nerveux comme ça ? Est-ce que je suis toujours aussi nerveux quand je dois exposer ce que je recherche ou est-ce que c’est elle qui me rend comme ça ?
 

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] “when we first met” Je pense que ça fera vraiment plaisir à Milla de savoir que j’ai fais cette démarche d’aller jusqu’à l’agence pour demander de l’aide. Je dis ça, c’est drôle, on dirait presque je vais à une réunion des alcooliques anonymes. On dirait que venir ici est aussi compliqué qu’à aller à ce genre de réunion. Alors que non, ici, je n’ai pas à m’ouvrir, je n’ai pas grand-chose à dire. Après quelques minutes, je serai reparti avec des adresses en tête. Je les présenterai à Milla ce soir, quand elle rentrera du lycée. J’ai déjà hâte. Notre prochaine sortie se programmera et savoir que je vais passer du temps avec elle me fait le plus grand plaisir. Même si, maintenant que je suis là, je vais aussi chercher pour moi. Milla me dit de sortir, d’aller voir le paysage. Elle les adore les paysages de Biarritz, elle connaît cette ville par cœur. Je doute même qu’elle ait encore des choses à découvrir. Peut-être que moi, je lui ferai découvrir quelque chose. Tiens, il faut que je note ça dans un coin de ma tête, pour demander s’ils connaissent un lieu à montrer à quelqu’un qui connaît déjà énormément cette ville.

Par contre, il va vraiment falloir que je contrôle ma nervosité, surtout face à cette jolie femme devant moi. Je ne sais pas ce qu’elle me fait, mais il y a quelque chose. Sûrement parce qu’elle a un physique attrayant. Peut-être aussi parce que je m’autorise pour la première fois à regarder une femme. Avant, avec Térésa, je n’osais pas. Certes, trouver une femme jolie en étant mariée à une autre n’était pas un crime, mais je ne trouvais pas ça respectueux pour ma femme. Aujourd’hui, je peux poser le regard sur n’importe quelle femme et me dire qu’elle est jolie sans avoir de remords. Je souris quand elle m’assure qu’elle peut m’aider. C’est une bonne chose. Voir, une très bonne chose. Dans ce même sourire, je la suis jusqu’à son bureau où elle me fait signe de rentrer en premier. Je m’assois sur la chaise en face du bureau. J’aime l’idée que l’on soit dans un bureau, si je bafouille, si je ne sais pas réellement ce que je veux, elle sera la seule à le savoir. Nous ne sommes donc pas au milieu de tous les autres qui peuvent porter un jugement. Et même, cette Alba, elle n’a pas l’air d’émettre des jugements au premier regard. Après d’être assise en face de moi, elle me demande ce que j’aime comme genre d’activités. Bêtement, je ne sais pas quoi répondre. C’est une question bateau, j’aurai dû m’y attendre et y répondre préalablement dans ma tête pour être sûr de moi. J’ai toujours du mal à répondre aux questions qui me concernent.

— J’aimerais tenter quelque chose qui se rapproche de la mer. Quelque chose d’assez tranquille.

La mer, même si j’habitais à Rome, même si je partais souvent en vacances en famille, je n’ai jamais été à sa rencontre seul, bien qu’elle m’ait toujours attiré. Ce serait un bon début.

— Je pense que j’ai besoin d’une activité où on ne fait pas grand-chose, là où on est plus spectateur qu’acteur. Je ne sais pas si vous arrivez à voir ce que je veux dire.
 

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] “when we first met” Le sourire que me fait mon hôte me réchauffe le cœur. Elle inspire beaucoup de confiance et énormément de sincérité. Il serait peut-être temps pour moi de me détendre. Alba ne va pas me faire de mal, bien au contraire. Je lui souris en retour et j’attends qu’elle me fasse une proposition. Comme un ordinateur, elle me donne presque du tac au tac une activité. Elle semble connaître son métier, sa ville, c’est encore plus plaisant. Je sens les battements de mon cœur ralentir quand elle se remet à me parler. Est-ce que j’avais prêté attention à sa douce voix ? Ou est-ce que j’étais trop pris par ma timidité. Une ballade en catamaran. Hmm… Je pense que c’est une excellente idée, j’ai toujours adoré faire ce genre d’excursion.

— C’est une très bonne idée ! J’adore le catamaran, vous aimez ça aussi ?

Pourquoi j’ai posé cette question ? Elle est venue naturellement, elle est sortie toute seule de ma bouche, comme si on était autour d’une table et que nous faisions causette tous les deux. Peut-être que c’est mon inconscient qui veut en savoir plus sur elle. Je pense qu’elle doit aimer ça aussi, c’est bien le catamaran. Ce serait bête d’habiter en bord de mer et d’avoir le mal de mer. Je ris à sa blague sur le surf, surtout parce qu’un vieux souvenir me revient. Milla avait voulu qu’on essaie une fois, j’ai passé plus de temps dans l’eau que sur la planche pendant qu’elle ne s’en sortait pas trop mal.

— On verra le surf pour une prochaine fois, répondis-je en riant.

On verra…L’emploi du futur. Est-ce que je compte revenir ici pour venir chercher de nouvelles activités ? Pour revoir le sourire d’Alba, j’en serai capable et je ne sais même pas pourquoi elle me donne ces envies-là. J’aime cependant l’idée de rester à rien faire et à boire un cocktail. Je pense que c’est quelque chose qui ne me fera pas de mal. Timidement, je baisse la tête quand elle me demande si je suis en vacances. Elle a du se rendre compte que je ne suis pas français, mon accent est comment dire… Assez poussé. Je n’arrive pas à vraiment percevoir le sien, sûrement qu’elle l’a effacé pour se mêler à la foule Biarrote. Pourtant, son prénom et son nom rappellent mes origines. J’aimerais bien savoir si elle est italienne. Mais je ne peux pas lui demander ça maintenant. Il faut d’abord que je réponde à sa question. Je relève la tête vers elle et lui sourit.

— J’ai aménagé à Biarritz il y a quelques semaines, avec ma fille. C’est une ville qu’elle affectionne énormément, alors nous nous y sommes installés. Puisqu’elle passe ses journées à l’école, je cherche des activités à faire, seul. Mais si vous avez des activités à faire avec une adolescente, je suis preneur aussi, dis-je finalement en riant.
 

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] “when we first met” Je suis sûre que ces sourires ne sont pas que professionnels. Enfin, je l’espère, grandement. J’aime bien l’idée que simplement deux êtres peuvent bien s’entendre, au feeling, comme ça, sans rien demander. Mais, on reste dans une agence, c’est aussi son travail de mettre les gens en confiance, de leur sourire comme elle le fait. J’étais pareil avec mes élèves, tous sur le même pied d’égalité, pourtant, avec certains, c’était plus naturel que pour d’autres. J’aimerais beaucoup que ce soit naturel pour elle de me sourire.

— Vous semblez bien connaître ce genre de balade en catamaran. Vous participez à certaines d’entre elles, avec des gens comme moi ?

Je ne sais pas trop où je veux en venir avec ma question. Peut-être à savoir si un jour, ce jour, on aura la possibilité de se revoir. Bien que je puisse souvent revenir ici pour avoir des conseils, je ne veux pas être le client chiant et lourd, celui pour qui on souffle quand il rentre dans l’agence. Encore une fois, je peux faire le parallèle avec mon ancien métier. Je soufflais quand certains élèves venaient me demander de l’aide.

— Bien sûr ! Je pense que je ne pouvais pas tomber sur une meilleure agence !

Je crois que Milla avait raison de me faire venir ici, de m’en parler. Ils sont aussi bien que ce qu’elle m’avait dit quand elle m’en avait parlé. Je choisi de répondre honnêtement à sa question sur la situation. C’est de façon naturelle que je le fais. J’aime parler de Milla, d’ailleurs, je ne peux pas m’arrêter de sourire quand je parle d’elle. Et l’idée que l’on soit là pour elle me plaît encore plus.

— J’aime beaucoup la Californie, j’ai hâte de pouvoir en retrouver un bout hier. Et oui, c’est assez récent et je suis un peu perdu dans tout ce que la ville me propose. Vous, vous devez être là depuis longtemps pour la connaître aussi bien !

Un rire s’échappe de ma bouche et je retombe dans ma timidité, me disant que j’ai peut-être posé la question qu’il ne fallait pas. A vrai dire, là aussi, je parle naturellement, comme si j’apprenais à la connaître. C’est d’ailleurs bizarre, j’ai envie de la connaître un peu plus. Quand elle me parle de Milla et de ce qu’elle pourrait aimer, je me trouve un peu perdu. Elle partageait plus avec sa mère que moi, alors, je ne sais pas trop ce qui pourrait lui faire le plus plaisir.

— Je crois que le plus simple pour moi serait de revenir avec elle. Elle saura exactement ce qu’elle souhaite faire ici.

Une activité commune, je suis sûre qu’Alba finira par en trouver une pour Milla et moi.
 

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