Un prétexte est toujours bon

Lun 12 Avr - 13:58

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Il est huit heures trente du matin lorsque mes yeux s'ouvrent, le soleil peine à transpercer à travers les doubles rideaux accroché à la fenêtre de ma chambre, offrant la vue sur mon jardin qui commençait à fleurir, il semble faire beau. Biarritz émergeait avec moi. Mon réveil se mit à retentir brutalement dans mes oreilles, je ne pensais pas que je me réveillerai avant. Je venais de passer une bonne nuit, seule dans mon grand lit. Mon époux était à Turin pour la semaine, gestion des affaires, comme d'habitude. Cependant, je ne m'en plaignais pas, j'étais même heureuse d'avoir cette liberté. Mariage forcé ne rime pas avec mariage heureux.

Il fallait que je sorte de mon lit, mais le courage n'était pas avec moi ce matin. Pourtant, j'avais du pain sur la planche ! Il fallait que je prenne la route en direction du zoo de Labenne pour négocier des tarifs attractifs pour les clients de l'agence. Je profiterai de ce prétexte pour y voir mon grand-frère, Marco, il travaille là-bas et nos rapports ne sont pas ceux que je souhaiterais.

Je me décide enfin et migre vers la salle de bain où je prends le temps de me délecter sous l'eau bien chaude de la douche, 38 degrés, sinon je juge cela trop froid. Après trente bonnes minute, je sors enfin, habillée et préparée. J'avale un café au lait, une tartine beurre et confiture avant de prendre mon sac et mes clés de voiture. C'était le moment de prendre la route !

Quarante minutes plus tard, j'étais sur le parking du zoo. Les visiteurs commençaient à arriver, le zoo venait d'ouvrir ses portes. Marco devait déjà être dans les coulisses avec les animaux. Je décidais de parcourir les allées du parc en attendant mon rendez-vous, j'étais vachement en avance, ce qui me laisserai le temps de parler avec l'autre Castello.

Je finis par reconnaître la silhouette de mon grand-frère. "Salut Marco !" dis-je alors timidement, mais avec une voix assez portante puisque j'étais encore à quelques mètres de lui, je continuais de marcher en sa direction, jusqu'à arriver à sa hauteur.

Ven 23 Avr - 11:20

Un pretexte est toujours bon

Je fixais ma prothèse à mon genoux meurtrie, attachant bien les lanières je finis par baissée la jambe de mon pantalon et me mettre debout. C'était le quotidien avec lequel je vivais, et je ne m'y habituais pas malgré les années. Ce cauchemar était devenu une réalité, bien dure à vivre, mais malgré tout j'avais réussi à construire une vie ''normal''.

Un rapide tour par la salle de bain, j'allais prendre mon sac et me rendit jusqu'à ma voiture. Je devais aller travailler et je ne voulais pas être en retard. J'avais mes rituels et le stress montait à chaque fois quand c'était l'heure de l'embauche et de partir, car j'arrivais toujours le premier pour être seul dans les vestiaires pouvoir me changer sans avoir le regard des autres et je me changeais toujours le dernier pour la même chose. Personne ne savait, a part ma famille, ce que je cachais. Je n'avais même pas dit à mon employeur mon handicap, et j'avais toujours refusé de faire un dossier à la MDPH pour me mettre dans une case.

Enfin changé, j'eu le temps de finir de boutonner ma veste que la porte des vestiaires s'ouvrit sur deux collègues qui rigolaient fortement. En me voyant, c'est sans surprise qu'ils me saluèrent, je fis de même avant de m’éclipser.

Les heures défilèrent, le boulot ne se ressemblait pas et j'adorais ce que je faisais. J'étais dans la section des singes, derrière la grille à les observer et noter les faits et gestes de ceux qui étaient surveiller sur un calepin, quand j'eu un sursaut en entendant mon prénom. Je tournais la tête aussitôt vers la présence qui m'interpellait. Je reconnue après coup, ma sœur qui s'approchait de moi.

« Alba ? Salut... Qu'est ce que tu fais ici ? »

J'étais surpris, comme à mon habitude, à chaque fois qu'elle venait me voir et c'était très souvent par surprise. On se mettait rarement des rendez vous, j'avais fuis ma famille il y a longtemps et ma sœur en faisait partie. Elle était revenue dans ma vie, contre mon grès il fallait l'avouer et bien qu'elle s’efforçait à être présente je n'étais jamais trop chaleureux avec elle. J'abaissais mon carnet et mon stylo, je devenais toujours mal à l'aise quand elle venait me voir et j'avouais ne pas savoir pourquoi.

Lun 26 Avr - 13:53

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Lorsque je marchais dans les allées du zoo, la peur monta. Je sentais un nœud se former au niveau de mon estomac, Marco était mon grand-frère, mais depuis mon arrivée à Biarritz, il se montre parfois gentil, parfois froid et parfois même très désagréable envers moi. Je ne savais jamais à l'avance à quelle sauce il allait me manger. 

C'est donc la voix peu sur de moi que j'interpellai un autre membre de la famille Castello. J'étais assez loin, alors je continuai à marcher pour me retrouver à la hauteur de Marco, derrière les grilles des singes, bien évidemment. Marco se retourna et me demanda directement ce que je faisais ici. "Et bien, j'ai rendez-vous avec ta direction pour l'agence, donc je me suis dis que j'pouvais venir un peu avant pour te dire bonjour !" lui confiais-je alors que je n'étais pas sereine du tout. Je hausse les épaules pour détendre ma nuque. "Comment vas-tu ?" le questionnais-je pour faire la causette. 

Mon frère n'était pas très réceptif à ma demande d'entrer à nouveau dans sa vie, je l'ai fait sans lui demander son avis en décidant de venir m'installer à Biarritz. C'était une façon de m'éloigner de notre famille, car à moi aussi elle m'avait fait du mal. Ma meilleure amie vivait ici, mon frère et mes grands-parents aussi, je ne me voyais pas choisir une autre destination. Et puis sans que je ne le contrôle, mon époux m'avait pris au piège en décidant de m'accompagner. C'est quelque chose que je ne désirai pas forcément. Et je le comprenais, car il avait vécu des choses pas très cool à l'adolescence, et même atroce en réalité. Je me rendais compte que personne n'était proche dans cette famille, aucun membre de la famille ne se sentait proche de quelqu'un d'autre.

Dim 2 Mai - 8:59

Un pretexte est toujours bon

La surprise était grande, et je me trouvais nerveux aussitôt à la vue d'Alba. C'était étrange, mais depuis que j'avais fuis ma famille, c'était à dire mes parents, mes frères et ma sœur, je n'arrivais plus à me comporter normalement avec eux. Alba ne m'avait rien fait dans le fond, mais je ne savais pas sur quel pied danser et je ne voulais pas qu'elle soit trop proche de moi, et en même temps je voulais une sœur. Je voulais de l'affection, mais celle ci me dégoûtais également. On pouvait dire que j'étais bizarre, mais mon traumatisme était bel est bien là.

« Oh je vois... Vous allez encore faire un événement ou c'est pour la publicité ? »

Je tentais de m'intéresser à ce que ma sœur faisait ici, même si j'aurais voulu fuir il est vrai. Je regardais de nouveau les animaux avec qui j'étais, puis regardais de nouveau ma sœur qui me demandait comment j'allais.

« Ca va et toi ? »

J'esquissais un sourire, du moins j'essayais. C'était tellement difficile pour moi d'être normal, Alba d'un côté forçait pour être présent dans ma vie et moi je tentais de la repousser, mais elle s'accrochait et dans le fond je ne pouvais qu'admirer cela... Car je n'avais pas été tendre, ni gentil. Plus d'une fois j'avais tenté de la provoquer, de créer une dispute... Mais elle restait, éternellement.

Je finis par ranger mon stylo et mon calepin, dans la sacoche en bandoulière de travaille que j'avais autours de la taille.

« Tu... passeras voir les grands-parents ce week-end ou pas ? »

Je me risquais à la question, car ce week-ends étaient important, il y'avait l'anniversaire de notre grand-père et l'anniversaire en plus de mariage.

Jeu 6 Mai - 10:45

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Je comprenais la souffrance de mon grand frère, ce n'est pas facile d'être différent des autres, et difficile de vivre avec une famille comme la notre qui se trouve être toujours dans le contrôle. J'en avais moi aussi payé les frais, mariage arrangé depuis huit années, autant vous dire que ce n'est pas le meilleur compromis d'une vie. Il est vrai que Marco se comportait souvent bizarrement avec moi, mais il était comme ça avec beaucoup de gens, c'est ce qui me confortait un peu dans l'idée qu'il ne pouvait pas totalement me détester. Au fond, je suis sa petite sœur non ? "Je viens négocier le tarif des places pour mes clients en agence, rien de plus" lui avouais-je en haussant les épaules. Ce n'était pas la meilleure partie du métier que j'affectionnais, mais j'étais contente de jouer les négociatrices pour mes futurs clients. Je soupire doucement, il y avait cette sensation pesante entre nous qui m'insupportais, mais en même temps, je me donnais beaucoup de mal pour que Marco m'accepte enfin dans sa vie. Ma venue à Biarritz n'y était pas pour rien. Je décide de lui demander comment il se portait et ça avait l'air d'aller…  "Je vais bien" avouais-je simplement. Au fond ça allait, mais il est vrai que plus le temps filait, plus ce mariage arrangé ne me plaisais guère, j'avais besoin d'air, besoin d'espace, mais je me sentais piégée dans ce cycle infernal. Marco me demanda soudainement si je comptais venir voir nos grands parents ce week-end, c'était une question banale, mais cela montrait qu'il engageait la conversation, donc j'étais plutôt réceptive et heureuse de ce geste. "Oui je ne vais pas raté leur anniversaire de mariage et l'anniversaire de papy ! D'ailleurs tu as déjà acheté les cadeaux ?"